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Blog politique et actualités en toute liberté

Pourquoi Macron n’est pas de gauche ?

Publié le 11 Décembre 2016 par Jean Albert in Présidentielles 2017

«La gauche a pu croire à un moment que la France pourrait aller mieux en travaillant moins.» Ainsi parlait le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, à l’université d’été du Medef, jeudi soir. «On a fait croire aux Français qu’en travaillant moins, on s’en sortirait mieux.» Ainsi parlait Nicolas Sarkozy, le 7 avril 2012, dans le Journal du dimanche. Les mêmes mots, dans un ordre un peu différent.

il reprend la sémantique sarkozyenne, et tout ce qu’elle sous-tend. La gauche (pour Macron), les Français (pour Sarkozy), ont «cru». La gauche, la vieille, n’était pas dans la réalité, mais dans la «croyance». Dans le dogme. La critique ne porte pas sur les faits (trop risqué), mais sur l’idée que le socialisme s’est déconnecté du réel, qu’il n’est plus adapté au «monde d’aujourd’hui».

Or c’est précisément la petite musique que les libéraux entonnent depuis des années pour ringardiser la gauche. Et qui leur a permis de remporter la «bataille culturelle». En épousant ces références, Macron se love - consciemment ou non - de façon confondante dans cette stratégie redoutable de la droite. Dans ce procès en anachronisme de la gauche, dans cette méthode pernicieuse qui fuit les faits pour imposer le libéralisme comme une évidence.

Pourquoi Macron n’est-il pas de gauche ? Parce que balayer d’un revers de main le «travailler moins», autrement dit la réduction du temps de travail, c’est nier la raison d’être de la gauche.

Pourquoi Macron n’est-il pas de gauche ? Parce qu’être de gauche, c’est, accessoirement, obtenir des résultats sur le front de l’emploi. 

Pourquoi Macron n’est-il pas de gauche ? Parce qu’il ne l’a peut-être jamais été. Parce que de ministre de l’Economie de la France, il est devenu ministre quasi-exclusif du patronat. Ministre de «ces entrepreneurs» qui «sont notre fierté et notre avenir», comme il l’a dit